Innover pour une construction plus durable

Grâce à leur situation le long du canal, les terrains du port de Bruxelles offrent de nombreuses possibilités. BC materials est une start-up qui revalorise les terres excavées sur les chantiers et les transforme en enduits, blocs de terre comprimée ou pisé. Anton Maertens, business developer, nous dévoile son activité.

Que fait exactement BC materials, Anton ?

Chaque année, de grands volumes de terre sont excavés sur de nombreux chantiers à Bruxelles. La plus grosse partie est simplement jetée, alors qu'en fait, la terre a de nombreuses qualités. Notre job : revaloriser ces terres afin d’en faire un matériau de construction sain, aux grandes qualités acoustiques et écologiques. 

Ces matériaux ont un effet positif et régulateur avéré sur la qualité de l'air intérieur. En outre, les matériaux terreux apportent de la fraîcheur en été et restituent la chaleur en hiver. 

Contrairement aux briques con
ventionnelles, les produits en terre n'ont pas besoin d'être cuits : ils doivent simplement sécher. Non seulement ça réduit les coûts, mais aussi les émissions de CO2 pendant la production.  

La terre arrive ici par camion. Elle est d'abord tamisée, puis transformée en divers produits qui sont utilisés pour monter des murs extérieurs, par exemple. Mais aussi pour parachever des murs intérieurs, poser des sols ou même créer des meubles design.

Vos projets bruxellois

  • La Tour Victoria Regina à Saint-Josse, dont les couloirs ont été rénovés avec nos enduits en terre.
  • U Square (l'ancienne caserne de gendarmerie d'Ixelles). Nos enduits en terre enrichis de chanvre et de liège permettent d’en améliorer l’acoustique.

Qui sont vos clients ?

Principalement des entrepreneurs et des entreprises de construction, mais nous sommes également en contact étroit avec des architectes. Et puis, nous comptons aussi parmi nos clients des particuliers qui veulent utiliser nos matériaux parce qu'ils sont convaincus de leurs qualités et de leur plus-value écologique.

Pour quelles raisons êtes-vous installés ici au Port ? 

Nous sommes concessionnaires du Port depuis 2019, et nous en sommes très heureux car il n'est pas simple de trouver un espace de production à Bruxelles. Comme on est au bord de l’eau, c’est évident qu’on favorise le transport fluvial. Non seulement ça réduit l’impact écologique mais ça favorise le circuit court. On a commencé petit, avec 300 m², pour ensuite nous développer progressivement grâce aux conditions flexibles offertes par le Port, jusqu'aux 1 300 m² que nous occupons actuellement. 

Les produits de BC materials

  • Le Brusseleir : un enduit écologique qui remplace le plâtre traditionnel.
  • La Brickette : une brique de terre comprimée, qui convient même pour les murs porteurs.
  • Le Kastar : cette terre crue — non cuite, donc — est utilisée pour construire des murs mais aussi des sols, qui sont en outre beaucoup plus faciles à réparer qu'un sol en béton.

Quels sont vos projets à court et moyen terme ?

Nous participons à une plateforme collaborative industrielle qui permet d’échanger de l’info mais aussi de mutualiser certaines ressources avec d'autres partenaires. Il y a encore tant de matières que nous n'utilisons pas aujourd'hui mais qui méritent une seconde vie.

Nous avons lancé BC materials comme une coopérative et l'avons développée grâce au crowdfunding. Aujourd'hui, on a une équipe (internationale) de neuf personnes, dont un département R&D qui travaille en étroite collaboration avec plusieurs universités. Certains d’entre nous sont chargés de former les architectes, entrepreneurs, professionnels, etc. qui souhaitent apprendre à travailler avec nos matériaux. Ils sont de plus en plus nombreux : on est une entreprise rentable, ayant un impact positif sur l'environnement, et visiblement ça leur parle !

bcmaterials.org