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Molenbeek
Historique
Les quartiers qui bordent le Port de Bruxelles grouillent de vies diverses, toutes aussi fascinantes les unes que les autres.
Molenbeek, le « ruisseau du moulin », est un lieu à part à Bruxelles. À la fin des années quarante, c’est la première
commune à avoir vu arriver sur son territoire des Italiens, des Espagnols, des Portugais suivis dans les années
soixante par des Marocains, tous poussés par l’espoir d’une vie meilleure après la guerre.
Molenbeek est LA commune des diversités.
Parmi ces gens issus de la première vague d’immigration, il y a Loredana Marchi, un petit bout de femme animée d’une grande énergie. Loredana est née dans le nord de l’Italie et a fait ses études à Trieste. Elle débarque à Molenbeek à la fin des années septante : « Après les Italiens et les Espagnols, ce sont les Marocains qui sont arrivés ici, à la recherche d’une vie meilleure. » Au fil des années, Loredana est devenue une figure historique de la commune, une ‘autorité’. Aujourd’hui, elle dirige Le Foyer, une organisation sociale qui a pour objectif de favoriser une société multiculturelle.
Pour effectuer notre petite balade dans le centre historique de la commune, Loredana a fait appel à deux personnes qu’elle estime au moins aussi importantes dans le quartier, Fadila, médiatrice scolaire à Ste-Ursule et bénévole à Dar al Amal, et Bachir, le coordinateur de la Maison des Jeunes. Comme Loredana le souligne, « on préfère faire de la prévention plutôt que de la remédiation... »
En compagnie de ces trois personnalités qui jouissent d’un grand respect, nous avons parcouru le centre historique de la commune, adossé au canal, sur quelques rues autour de la place communale — et son marché du jeudi —, du métro Comte de Flandre, du VK et de La Vallée, deux lieux de culture et de musique très courus dans la capitale... Visite guidée.
La passerelle Marchi, du nom de notre hôtesse d’un jour, en hommage à une battante qui a passé
sa vie à construire des ponts plutôt que des murs.
sa vie à construire des ponts plutôt que des murs.
Institut Ste-Ursule
Une école ouverte sur le monde, un lieu de culture pour de futurs citoyens responsables et solidaires, conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Avec des principes tels que l’épanouissement, la responsabilisation et l’ouverture sur le monde extérieur, l’école veut, comme toutes les écoles, former « les nouveaux acteurs du monde de demain. Parce que demain, ça commence maintenant ! » sourit Fadila, qui en est la médiatrice.
chaussée de Merchtem 11
Maison des Cultures
Depuis 2006, la Maison des Cultures se veut un « espace d’éveil et de création culturelle qui s’adresse à tous dès le plus jeune âge ». Cette ancienne école déroule sur 7 000 m² une impressionnante série d’outils pour comprendre le monde d’aujourd’hui. Une vraie mixité culturelle pour tous les âges, une véritable institution aux yeux de Loredana, Fadila et Bachir.
rue Mommaerts 4
Le Foyer
Créé en 1969, le Foyer est un centre d’intégration destiné à favoriser la cohabitation dans la diversité et la promotion de l’accès aux services et aux équipements pour tous.
Le Foyer regroupe diverses activités sociales très actives sur le terrain : médiation interculturelle, service dédié aux gens du voyage, multilinguisme, ateliers de quartier, animations pour les jeunes, permanence juridique et le Musée des Migrations. « Après les attentats, il y a eu énormément à faire dans les quartiers. C’est grâce au travail des associations que la commune a pu se relever aussi vite. » insiste Loredana. « Pour le Foyer la vie participative des citoyens est une priorité. La question, c’est ‘Que faisons-nous avec nos enfants pour la société de demain ?’ » rajoute Fadila. « La clé de tout est dans le dialogue. » conclut Bachir.
rue des Ateliers 25
Le MigratieMuseumMigration
Avec ses 180 nationalités qui l’habitent, Bruxelles mérite largement son qualificatif de ville ‘cosmopolite’. Cet émouvant musée participatif rend hommage à ceux qui ont quitté leur terre natale pour trouver une meilleure vie sous le soleil du nord. Le ton est donné dans l’escalier qui y mène avec, inscrits sur chaque marche, tous les prénoms venus du monde entier et enregistrés à Bruxelles (pour les curieux, c’est Mohammed qui est en tête du classement).
Des témoignages, des photos poignantes, des histoires personnelles, et, au deuxième étage, les restes d’une barque de migrants de Lampedusa qui suscite le recueillement. « C’est un musée en évolution permanente, l’Histoire s’écrit chaque jour... » Frissons.
rue des Ateliers 17
Dar El Amal, « la maison de l’espoir »
Une maison d'émancipation et de débats, engagée dans l'autonomisation des femmes de toutes nationalités, cultures, âges et croyances. Fadila : « Nous recevons beaucoup de femmes qui viennent avec des choses intimes, qui cherchent des solutions. » Un lieu qui cultive des valeurs clés : citoyenneté active, interculturalisme, diversité, inclusion radicale et respect de l'autre.
rue de Ribaucourt 51
La passerelle Loredana Marchi
Last but not least, nous terminons notre promenade sur l’un des derniers ouvrages construits sur le canal, face au
métro Comte de Flandre, la passerelle Marchi, du nom de notre hôtesse d’un jour, en hommage à une battante qui a passé sa vie à construire des ponts plutôt que des murs. Des combats qui lui ont valu une prestigieuse décoration remise par le roi Philippe en 2023. Que de chemin parcouru par cette grande dame !