Vivre sur l'eau

Une vie de cocagne

Le Canal et ses environs offrent le décor parfait pour une balade à pied. Non seulement vous profiterez au maximum des panoramas tantôt urbains tantôt paisibles, mais vous traverserez aussi une multitude de quartiers, ayant chacun des histoires à raconter.

« Vivre sur l’eau, c’est autre chose. On ne sait pas ce que c’est tant qu’on ne l’a pas expérimenté. Il faut passer un an dessus. Si tu as tenu, c’est bon, sinon t’es pas fait pour ça... »
Michel

Bassin de Batelage

Il y a les villes traversées par de larges cours d’eau... et il y a les autres. Bruxelles, née il y a plus de mille ans sur des marais le long d’une toute petite rivière, la Senne, fait partie des autres. Mille ans plus tard, la Senne est toujours là, certes en grand partie cachée... mais il y a désormais le canal ! Et c’est sur ce canal, créé au 16ème siècle aux confins d’Anderlecht et de Forest, qu’il y a bientôt cent ans que se sont arrêtées les premières péniches, pour des haltes plus longues... voire définitives. Aujourd’hui, le Bassin de batelage accueille vingt-trois péniches habitées en permanence.

C’est là que Michel a posé ses valises il y a douze ans après une vie de bourlingue bien remplie. Pour notre guide d’aujourd’hui, c’est le plus beau coin du canal, celui où il se sent le mieux. Parce que vivre sur une péniche est un vrai choix. « Vivre sur l’eau, c’est autre chose. On ne sait pas ce que c’est tant qu’on ne l’a pas expérimenté. Il faut passer un an dessus. Si tu as tenu, c’est bon, sinon t’es pas fait pour ça... » lâche-t-il en rigolant.

Michel ne navigue pas. Pas encore. Il effectue tous ses trajets à pied, et plus souvent, en mono-roue. « Comme c’est tout plat, il faut faire gaffe, vous pouvez vite vous retrouver jusqu’à la frontière française ! » Et entre Bruxelles et la frontière française, il y a des tas de choses à voir ou à découvrir le long de l’eau ou pas loin... sans se fatiguer !

Avenue Marius Renard

Notre guide du jour nous conseille d’abord de quitter la ville en laissant derrière vous l’écluse d’Anderlecht, vers le croisement de l’avenue Marius Renard et du ring pour y découvrir de saisissantes fresques de graffitis qui en mettent plein les yeux. Un endroit totalement étonnant !

Parc régional de la Pede

Un peu plus loin, il y a l’incontournable parc régional de la Pede et ses étangs qui accueillent une faune étonnante. Foulques, canards, grèbes, bernaches, éperviers, hérons, mouettes, chauve-souris, corbeaux entre autres, sont ici chez eux ! La flore y est également à son avantage avec toutes sortes de plantes aromatiques et médicinales, un enchantement pour les yeux et les sens. Un must see !

Fruit Time

Vous pourrez pousser jusqu’au Fruit Time, un producteur végétal où vous cueillerez vous-même vos fraises (juin), framboises (juillet, août et septembre), fleurs et autres petits fruits rouges.

« La nuit, on entend tout, le vent, la pluie, la nature, la ville. Et écouter de la musique dans cet environnement, c’est génial ! »
Michel

Réserve du Volgelzang

À quelques pas de là, il y a la fameuse réserve du Volgelzang (littéralement, le chant d’oiseau), un petit affluent de la Senne et un espace champêtre propice au calme et à la méditation.

Après, au sortir de Bruxelles, vous n’êtes plus très loin du légendaire château de Beersel et du domaine provincial d’Huizingen. Et si vous avez les jambes, vous pourrez pousser jusque Ronquières, célèbre pour son festival... et son impressionnant plan incliné à bateaux. Et petit bonus, juste avant Mons, c’est carrément l’incroyable ascenseur à bateaux de Strépy-Bracquegnies qui vous attend ! De Bruxelles à vélo, vous aurez déjà l’impression d’avoir vécu une mini-odyssée.

Ces promenades le long de l’eau, Michel les connaît bien et ne s’en lasse pas. Et le soir, quand le soleil se couche, il rentre dans sa péniche pour un autre moment hors du temps. « La nuit, on entend tout, le vent, la pluie, la nature, la ville. Et écouter de la musique dans cet environnement, c’est génial !» Quand il changera d’avis, il lèvera l’ancre vers des cieux plus cléments. Non sans la nostalgie de son « platteland » natal...