Port & propreté
Le canal,
je le kiffe clean !
Comment fonctionne une écluse ? Combien de tonnes peut-on transporter par péniche ? Que fait le Port de Bruxelles pour gérer son empreinte écologique ?
Nous essayons de répondre à toutes ces questions dans cette rubrique. Pour démarrer la série : que fait le Port pour que le canal soit (plus) propre ? La réponse est simple :
YES WE CLEAN !
Bonne pêche
Heureusement le Port de Bruxelles qui bénéficie du Label Ecodynamique 3 étoiles, multiplie les efforts pour résoudre et prévenir au quotidien chaque problème en matière de pollution. A commencer par celui des déchets. Pour les enlever, le Port dispose de trois bateaux nettoyeurs : le Castor, le Botia et le Damona. Ce dernier, mis à l’eau en juin 2022, est entièrement électrique, et zéro émission. Chaque année, la flotte récolte ainsi entre 200 et 250 m3 de détritus.
Autre initiative : l’installation de pontons flottants munis de « litter traps », qui retiennent les déchets, notamment dans le bassin Béco et sous le pont de Trooz : les déchets flottants y sont happés par un filet et les dispositifs de retenue empêchent qu'ils ne soient emportés.
« Nous étudions la mise en place d’un système de tube enfoui au fond du canal, lequel libère des bulles d’air qui permettent de faire remonter toute une série de déchets à la surface, rendant plus facile leur repêchage », explique Ewout Claeys, l’un des trois environnementalistes qui travaillent au Port.
Avouez, de nombreux préjugés existent au sujet de l’eau au port de Bruxelles. Elle serait sale, polluée et pauvre en biodiversité. Et de fait, les sources de pollution peuvent être multiples : déchets jetés dans l’eau par des passants peu respectueux, débordements des égouts bruxellois en cas de fortes pluies, ancienne pollution des sols, etc.
Cela étant, l’une des pollutions les plus compliquées à gérer, ce sont les huiles qui sont rejetées dans le canal. « Là aussi, on est actifs avec une solution de barrière antipollution. Ce système est utilisé en cas d'accident lorsqu’il s’agit de récupérer de grandes quantités de polluants », dit encore le spécialiste.
En parallèle, le Port s’attaque aussi à la pollution des sols, moyennant un programme et une stratégie de dragage étendus : en extrayant la vase du fond, les « dragues » permettent non seulement de garder le canal navigable, mais augmentent le débit et enlèvent aussi les boues polluées. Chaque année sont draguées ainsi 25 000 m3. « A cet égard, nous expérimenterons dès 2023 des opérations de bio-dragage, qui permettent déjà de détoxifier les boues avant même de les extraire », conclut Ewout Claeys.
Non seulement le Port de Bruxelles qui est membre de la Belgian Alliance for Climate Action, était le premier port belge à obtenir le label CO2Neutre (2017), mais il détient également le label Entreprise Écodynamique 3 étoiles (2019), label que le Port exige depuis pour tout nouveau contrat de concession. Pour aider les entreprises candidates et déjà présentes sur le domaine portuaire, le Port met à la disposition de ses clients les services de ses propres experts climat qui les accompagnent dans leur transition carbone. Depuis 2020, tous les nouveaux contrats de concessions imposent d’ailleurs aux souscripteurs une obligation de neutralité en matière d’émission de CO2.
Verdict ?
Alors, il est propre, ce canal ? Il y a des poissons dans l’eau et des oiseaux viennent nicher à nouveaux sur les berges ainsi que sur les sept radeaux végétalisés installées à la hauteur du BRYC. Le tout indique donc que le canal est plutôt bien géré.
N’oublions toutefois pas qu’au-delà de tous ces efforts, la propreté du canal est bien sûr l’affaire de tous. Raison pour laquelle le Port mène des campagnes de sensibilisation depuis de nombreuses années. Comme dans la dernière vidéo en date, leur message est clair : ne jetez jamais rien dans le canal. Ce n’est pas une poubelle, mais le cœur de la Ville. Et comme nous, vous le kiffez quand même clean ?